Galette des rois : histoire, coutumes et traditions d’une gourmandise irrésistible !
- 02/03/2023
- BOULANGERIE
Bonjour à toutes et tous.
Roscón, bolo rei, pitka, vassilopita … Ces jolis noms vous parlent-ils ?
En Espagne, au Portugal, en Bulgarie et en Grèce, respectivement, ils correspondent peu ou prou à l’incontournable gourmandise de l’Épiphanie, la galette des rois. Légère, habilement peignée et joliment dorée, cette galette royale est une pâtisserie dont les Français raffolent.
Dans les premiers jours de l’année, parée de sa fève et cerclée de sa couronne, elle diffuse son parfum de frangipane dans toutes les boulangeries, pâtisseries et de très nombreux foyers. Mais d’où vient cette tradition ? Quelle est la véritable histoire de cette galette des rois qui nous fait tant saliver ? Nous avons mené l’enquête…
Il était une fois la galette des rois …
Qui sera le roi pendant un court moment ? Qui aura le privilège de ceindre la couronne de carton doré sur le sommet de son crâne pour donner quelques directives aux autres convives ?
Comme chacun le sait, ce privilège factice échoit à celui qui trouve la fève cachée dans les faux-plis de la galette des rois. Encore faut-il qu’il ne l’avale pas par mégarde, afin de pouvoir exhiber son trophée devant l’assemblée. Qu’en fera-t-il ensuite ? C’est une jolie question. Le fabophile – ou favophile – la mettra précieusement de côté pour étoffer sa collection. D’autres glisseront distraitement la fève dans le fond de leur poche ou dans ce fameux tiroir que nous avons tous à la maison, peuplé de tout et de n’importe quoi.
Comme toutes les gourmandises liées à une fête particulière, la galette des rois a hérité d’une date-fétiche sur le calendrier. Son grand jour, c’est le 6 janvier, fête de l’épiphanie. Depuis le début du IIème siècle, elle se réfère à la visite des Rois mages, venus de l’orient avec de l’or, de la myrrhe et de l’encens.
Chaque année, dans les foyers, le triple quiz est incontournable. On retrouve généralement les prénoms de deux de ces messieurs, mais le troisième nous reste sur le bout de la langue. Gaspard, Melchior et qui encore ?
Bien avant cela, au joli temps des Saturnales …
Au fil des ans, le commun des mangeurs de galette des rois s’est donc mis dans la tête que la tradition de ce gâteau devait son existence à l’arrivée de ces trois mages.
Pour rétablir la vérité, Tacite – l’écrivain latin – nous apprend que la tradition remonte aux Saturnales, des festivités organisées en l’honneur de Saturne, un dieu de la mythologie romaine, membre de la triade capitoline.
Cette fête était fixée au 16 décembre. À l’origine, elle ne durait qu’un seul jour, mais Auguste et Caligula firent en sorte de la prolonger. Ce qui est particulièrement plaisant à souligner, pendant les Saturnales – outre la fermeture des écoles et des tribunaux – c’est que la puissance des maîtres sur leurs esclaves était suspendue. Ces derniers avaient le droit de parler et d’agir en toute liberté.
Au cours d’un repas, au sein de chaque grande famille romaine, on utilisait la fève d’un gâteau pour tirer au sort le “prince des saturnales”. Celui-ci devenait alors le roi d’un jour. Il disposait du pouvoir d’exaucer tous ses désirs pendant la journée, y compris celui de donner des ordres à son maître.
Une affaire de dessous de table …
Non, nous ne parlons pas ici d’un dessous de table déloyal.
Pour procéder à la distribution des parts de la galette de façon impartiale, le plus jeune des convives devait effectivement se placer sous la table.
Et là, chaque fois qu’une part était découpée et prête à être servie, c’est lui qui désignait, sans la voir, la personne qui allait en bénéficier. Si vous n’y aviez jamais pensé, voilà bien une petite mise en scène que vous pourriez envisager pour l’an prochain, non ?
Galette des rois, une petite part en plus !
Dans les coutumes et traditions liées à la galette des rois, on peut relever une autre habitude. Elle consiste à compter le nombre de convives avant le découpage et de compter une part en plus.
Ce dernier triangle de la galette des rois porte des noms divers, selon l’usage et les habitudes. Les croyants ont tendance à le dénommer comme “la part de la Vierge” ou “la part du Bon Dieu”, d’autres choisissent plutôt de l’appeler “la part du pauvre”.
Dans tous les cas, il ne fait aucun doute qu’il y aura toujours un volontaire pour savourer la galette des rois jusqu’à la dernière miette, avec ou sans couronne.
À l’Élysée, ne cherchez pas la fève dans la galette des rois !
La galette des rois a connu des hauts et des bas au cours de l’histoire de France.
En 1711, par exemple, le Parlement de Paris avait décidé de la proscrire à cause de la famine, arguant que la farine était bien trop rare et qu’il fallait impérativement la réserver pour la fabrication du pain. Il y eut même des prises de bec entre les pâtissiers, furieux, se sentant lésés parce que les boulangers avaient coutume d’offrir une galette des rois à leurs “pratiques”, ceux qu’on appelle aujourd’hui les “clients”.
La rivalité fut telle entre les deux corporations que des arrêts furent rendus pour interdire aux boulangers d’incorporer du beurre dans leurs préparations ou de dorer leur pain avec des œufs.
Après avoir été boudée pendant la Commune, la galette des rois revint en grâce par un décret du 4 nivôse de l’an III. Soyons chic et disons-le : c’était le 24 décembre 1794. Ce retour de l’irrésistible gourmandise alla de pair avec une nouvelle dénomination : la galette de l’Égalité.
Voilà qui nous amène à la galette livrée chaque année au président de la République, depuis bientôt un demi-siècle (1975). Au même titre que la galette de l’Égalité susnommée, ce régal de frangipane ne cache aucune fève !
Au vue de la popularité de cette spécialité, et des tendances boulangères prévues, on peut sans trop de doute affirmer qu’elle ne risque vraiment pas de tomber dans la désuétude de si tôt. Si vous cherchez vous même à acquérir une boulangerie, n’hésitez pas à jeter un coup d’œil à notre catalogue, ou bien à nous contacter directement.
Merci pour votre lecture.