Reconversion professionnelle en boulangerie, comment s’y prendre ?

  • 27/02/2023
  • BOULANGERIE, RECONVERSION

Bonjour à toutes et tous.

Un changement de cap ? Un tournant dans une vie ? Si les carrières étaient autrefois linéaires, pour la majorité d’entre elles, la vie d’aujourd’hui conduit de plus en plus de personnes à rebondir et à se réinventer.

Les chiffres du premier trimestre 2022 donnaient une idée de l’ampleur du phénomène en dénombrant près de 500.000 personnes engagées dans un processus de reconversion professionnelle en France.

Dans le flux de ces réorientations, la reconversion professionnelle en boulangerie a le don de susciter de nombreuses vocations. Comment s’y prendre si cette envie vous tenaille ? C’est la question à laquelle nous répondons dans cet article.

Reconversion professionnelle en boulangerie : ce qu’il faut en savoir.

Se reconvertir pour devenir boulanger, c’est faire son entrée dans un métier d’artisan connu comme l’un des plus appréciés par la population française. Par sa nature et les besoins auxquels il répond, le maître du pain joue un rôle crucial – et parfois social – tant dans les villes que dans les villages et les hameaux. L’un des aspects chaleureux de ce métier réside indubitablement dans le développement et l’entretien d’un lien particulier avec une clientèle locale et fidèle.

Côté chiffre, le métier concerne plus de 30 000 boulangeries sur notre territoire. Ensemble, elles produisent chaque année une moyenne de 6 milliards de baguettes. Si vous rêvez d’une reconversion professionnelle en boulangerie, il reste à répondre à une question-clé : quel est le parcours qui vous attend avant de vous retrouver derrière les fourneaux ?

Première étape de la reconversion en boulangerie: le RNCP

La première chose à poser très clairement sur la table, c’est qu’il n’est pas possible de fabriquer du pain et de le vendre sans être titulaire d’une qualification professionnelle reconnue. C’est le Répertoire National des Certifications Professionnelles – alias RNCP – qui peut délivrer ce sésame, à l’issue du parcours effectué par le candidat. Selon les cas, il s’agira d’un CAP de boulanger ou d’un bac pro en boulangerie.

Le boulanger tel que nous le voyons dans cet article est bien sûr celui qui met la main à la pâte, le vrai. Celui qui déroule toutes les étapes de la fabrication avant de délivrer du bonheur à ses consommateurs. Il faut donc faire ici la distinction entre les vraies boulangeries et les établissements qualifiés de “point chaud” ou “terminal de cuisson” qui ont l’autorisation de vendre du pain, sans l’avoir pétri ou préparé d’une quelconque façon. Pour éviter les abus et toute confusion, la loi a statué sur le sujet, l’année où les Bleus ont soulevé pour la première fois cette jolie chose dorée qui n’était pas une viennoiserie. 3-0, tout le monde s’en souvient, non ?

Sans diplôme, pas de boulangerie ?

Si vous voulez vous lancer en boulangerie et que vous êtes le seul intervenant dans votre future affaire, vous n’y couperez pas : il faudra passer sur les bancs de l’école.

En revanche, rien ne vous empêche d’ouvrir un vrai commerce de boulangerie en recrutant un associé ou en engageant un employé titulaire du diplôme exigé. Dans ce cas, la logique est évidente : ce n’est pas vous qui aurez la main sur la production du pain, mais bien la personne qui aura permis l’ouverture de votre boulangerie ou boulangerie pâtisserie en validant votre projet par l’apport de son certificat. Vous aurez certes l’occasion de participer à certaines étapes de la fabrication des produits, mais l’essentiel de votre job se concentrera sur deux autres pôles : la vente et l’administration.

Dans la pratique, on peut noter que de nombreuses boulangeries fonctionnent avec un couple au gouvernail : l’un des deux détient le passe-droit qui cautionne l’accès à la profession et le second intervient comme conjoint collaborateur ou associé.

Stages, cours : quel chemin emprunter pour devenir boulanger ?

Si vous écartez la piste de l’associé, de l’employé certifié ou du conjoint qualifié, le parcours diplômant sera donc la seule piste à suivre pour permettre à votre projet de voir le jour.

Vous pourriez d’ailleurs commencer par suivre un stage, pour mieux réaliser ce qui vous attend, à l’image du SPI, le Stage de Préparation à l’Installation. Depuis l’application de la loi Pacte du 24 mai 2019, ce stage est devenu facultatif, mais les futurs chefs d’entreprise qui le souhaitent peuvent obtenir une aide utile pour la création de leur enseigne.

Le portail de l’auto-entrepreneur mérite un coup d’œil attentif pour juger ou non de l’intérêt que ce stage SPI pourrait représenter dans votre cas.

Il n’y a pas d’âge pour se lancer et devenir boulanger !

Vous êtes lassé de votre job dans l’assurance ? Vous n’en pouvez plus de subir la grogne des passagers dans le bus que vous conduisez tous les jours ? Alors boum, vous avez décidé de relancer votre carrière avec un projet personnel : devenir boulanger !

La très bonne nouvelle, c’est qu’il n’y a pas de limite d’âge pour obtenir votre diplôme et concrétiser cette envie. Quel que soit le nombre d’années épinglées sur votre compteur-vie, vous pouvez suivre le CAP boulangerie en candidat libre. La formation s’étale classiquement sur deux ans, mais nombre d’organismes spécialisés dans la formation professionnelle permettent d’accélérer la cadence et d’empocher le diplôme en moins d’un an.

Dans la pratique, le candidat qui souhaite obtenir son CAP en boulangerie peut pousser de multiples portes pour y accéder : à côté des lycées professionnels, il y a des écoles privées et même des cours en ligne.

Au-delà, le CAP peut s’étoffer via deux options : la mention MC boulangerie spécialisée et la mention MC pâtisserie boulangère. La première s’oriente vers la fabrication de pains spéciaux et de viennoiseries. La seconde se focalise sur le chapitre pâtissier.

L’autre piste, c’est le bac pro, accessible par la formation continue. Son cycle normal s’étale sur trois années. Dans un cas comme dans l’autre, retenez que les candidats à une reconversion professionnelle en boulangerie peuvent tirer parti de leur CPF – leur Compte Personnel de Formation – pour financer tout ou partie de leur formation.

Bien préparer sa reconversion professionnelle en boulangerie !

Si certaines recettes boulangères et pâtissières tolèrent une petite marge d’erreur, ce n’est pas le cas de la majorité. Pour la plupart d’entre elles, il y a un tempo à maîtriser, un savoir-faire et un enchaînement logique à respecter pour incorporer les ingrédients.

Ce dernier point est incontournable pour réussir votre reconversion professionnelle en boulangerie. Dès le départ, il faut se poser les bonnes questions, pour réaliser pleinement la portée de sa décision. Il est indispensable de mesurer les avantages et les inconvénients de ce beau métier.

Pour ceux qui nous lisent sur le blog Huchet-Demorge, la décision de reconversion est principalement liée à l’acquisition future d’une boulangerie. Ils ne manqueront d’ailleurs pas de consulter la liste des boulangeries en portefeuille dans notre cabinet.

Mais la reconversion professionnelle en boulangerie concerne aussi d’autres parcours. On peut notamment penser aux personnes qui souhaitent s’engager auprès d’une boulangerie parce qu’ils en ont toujours rêvé ou à celles qui souhaitent s’ouvrir à cette possibilité par les voies du travail intérimaire.

Ces aspirations différentes ont évidemment leur influence sur le choix du type de formation, de l’école et du rythme des cours. On peut ici préciser que des contrats d’alternance sont envisageables pour les candidats qui ont moins de 29 ans.

L’immersion, une belle façon de se confronter aux réalités du métier de boulanger !

Quand vous aurez cadré tous les aspects de votre projet et que votre décision sera quasiment forgée, pourquoi ne pas imaginer l’épreuve du feu en cherchant un boulanger disposé à vous recevoir en immersion.

En quelques semaines de stages et de labeur, vous passerez de la théorie à la pratique. Cette confrontation in situ avec la réalité quotidienne et les arcanes du métier de boulanger vaudra bien plus que les 1.300 mots de cet article.

Une fois votre décision prise, il vous faudra choisir le bon établissement, au bon endroit, et s’assurer d’être en ordre fiscalement ! Si vous êtes à votre coup d’essai cela peut faire beaucoup. C’est pourquoi nous nous tenons à votre disposition pour vous aider avec chaque étape de ce processus, il suffit juste de nous contacter.